plus on est dofu plus on rit !
Comme le dit le vieil adage chinois :
"plus on est de fous, moins y'a de riz"
Mais il n'y a pas que le riz, il y a aussi le dofu (ou tofu).
Et notamment le shoudofu qui pue tellement que cela peut se révéler être une arme de destruction massive en cas d'attaque chinoise !
Dofu à moi, je vous avouerais que je trouve le goût assez fade, mais ça se laisse manger.
Au coin de ma rue il y a une petite entreprise de Dofu. Le lieu en est impressionnant de crasse.
La matière première attend, dans de grands et vieux tout pouraves bidons, dans la rue, à un jet de pisse seulement de tous les chiens du quartier. L'intérieur est très sombre et de grands ventilateurs datant de mes robes tournent en permanence et "brassent l'air lourd d'odeurs" (dixit Macau du Grand Orchestre du Splendid).
Le matin un mec nettoie tous le matos à renfort de grands jets d'eau. Passer devant nécessite un parapluie.
L'après midi et le soir intervient l'équipe des beaux mâles musc'és. On se croirait dans un vieux film de Fassbinder (dont j'ai oublié le titre) : Les corps huilés et à moitiés nus de ces hommes, s'agitant dans la fumée des machines fabriquent notre Dofu quotidien. N'empêche que les mecs c'est pas seulement pour faire Village People.
Ils bossent dur et toute la nuit dans des conditions que je ne souhaite pas... à moi !
Mais tout ça me fait penser à nos chers petits producteurs de fromage français qui n'arrivent pas à suivre les directives européenes. Personnellement, ça ne me gène pas de manger un bon p'tit chèvre, mais s'il a été fabriqué dans une vieille étable, puant le fumier. La bouffe sur lit de carrelage à sauce javel n'a jamais pu vraiment exciter mes papilles. Alors faut peut être parfois fermer les yeux pour mieux ouvrir la bouche.